Architecture

Retour aux projets

Son concret, espace & temps

Le son comme medium d'ancrage dans le monde et comme élément de conscientisation

Projet réalisé par

Othmane Laraki

Dans notre quotidien occulocentriste, l’oreille humaine est trop souvent sous-estimée dans sa capacité à sculpter l’espace. Ce projet s’intéresse à une attitude permettant à l’oreille humaine de “conquérir la variété infinie des sons-bruits” (Russolo, 1913) que la ville offre au quotidien et d’explorer son univers sonore pour re-sensibiliser l’oreille au son en tant que médium d’ancrage dans le monde. Il suggère une architecture dont la culmination nécessite d’avoir « les oreilles plus attentives que les yeux » afin de permettre l’exploration des sons-bruits et la considération de ces derniers dans l’expérience de l’espace, dévoilant ainsi l’esprit du lieu autrement que par une interprétation purement formelle. L’expérience ambigüe de la lisière du chemin de fer du Canadian Pacific se fait dans la confrontation du paysage ferroviaire – hors du temps, en marge de l’espace urbain générique – et de celui de la ville dans sa généricité. Les paysages qui la constituent sont visibles mais surtout sonores: en marge de la réalité urbaine environnante, ce lieu est un point de distillation des paysages sonores de la ville. Le projet instille des « antichambres » à une expérience immédiate et absolue du paysage sonore de la lisière du chemin de fer et de la ville par des évènements sonores et architecturaux imprévisibles et rebelles à l’ordre de l’esprit, ancrés dans le rapport entropique entretenu avec le lieu et le temps. Des dispositifs sonores à échelle architecturale et une programmation spontanée et imprévisible amènent à une exacerbation de la perception auditive qui trouve dans le parcours un terrain d’application en mouvement perpétuel, un fil d’Ariane acousmatique. La vue et le son se complètent ici dans une synthèse subjective, non-contrôlée de l’espace. De cette manière, “l’architecture apprivoise un espace sans limites et nous permet de l’habiter, de même [qu’elle permet d’] apprivoiser un temps sans limites pour nous permettre d’habiter le continuum du temps” (Pallasmaa, 2013). info: https://issuu.com/othmanelaraki/docs/olaraki_livrettheorique.compressed

Longer la génératrice

Atmosphère calme et transition vers la génératrice. Distillation des sons de conversations et rumeur lointaine de la ville épanchés dans l'épaisseur du feutre.

Dans la génératrice

Retour a une minéralité froide et industrielle des paysages entropiques du chemin de fer appuyée par des sons réverbérés sur le béton et la structure métallique du plafond. Univers sonores différents conditionnés par des panneaux acoustiques pivotants, permettant de sauter d'un palier expérientiel a un autre.

Les canaux

Les canaux déversent dnas l'espace des flots acoustiques caractéristiques ; le visiteur synthétise cela dans son rapport physique a l'espace. Les coups de tonnerre des voitures sur la dalle du pont viennent parfois rejoindre le flot sonique des conversations de passants, ou intercepter la portée acoustique du tintement d'un lointain clocher, par exemple.

La chambre

Chambre sous le viaduc analogue au bridge en musique (court passage servant de transition entre deux sections d'une oeuvre). Permet la synthèse émotionnelle de l'expérience faite dans la première partie du parcours, et conditionnement de sa fin. Sensibilisation au paysage acoustique urbain et a la spatialité qui lui incombe au quotidien.

Harpe éolienne et retour a la ville

Instrument a échelle architecturale générant des sons pouvant varier grandement en intensité et en harmonie. Structurer la progression vers la ville dont la rumer - d'abord lointaine puis de plus en plus distincte - devient un élément redécouvert dans sa richesse.