L’itinérance est une problématique urbaine marquée au centre-ville de Montréal. Les services offerts se concentrent cependant sur l’hébergement à moyen et long terme, ainsi que sur les programmes de réinsertion sociale. Il en demeure que les besoins en hébergement d’urgence sont toujours présents et non résolus. L’hébergement et les services se doivent d’être analysés et redéfinis afin de rehausser le sentiment de confiance face aux institutions, et ainsi faciliter l’inclusion sécuritaire et digne dans le processus déjà en place de réintégration.
L’emplacement étudié, situé à l’intersection des rues Saint-Antoine et Saint-Urbain, est imprégné de l’ambiance authentique et vernaculaire de l’îlot du Steve’s Music, l’une des dernières zones de résistance face à l’envahissement automobile en périphérie de l’autoroute Ville-Marie. Représentant isolé de l’époque révolue du Faubourg Saint-Laurent, le site tient cependant tête à une échelle plus large, civique, marquant à la fois l’entrée dans le Vieux-Montréal et ripostant à de grandes institutions telles que le Palais des Congrès, l’hôpital universitaire et la cité administrative de la Ville de Montréal.
La situation des sans-abris adresse également des questions sur les pratiques divergentes mais complémentaires de l’espace urbain, qui mèneront à la définition de lieux à caractère informel mais inclusif, à même d’offrir une forme d’ancrage à cette population en manque de repères. Les rapports à la rue, en continuité avec la logique de l’îlot, établissent une autonomie des services, et donc une ouverture face à la ville, afin de préserver une fluidité et une liberté d’appropriation.
Le projet se veut une réponse franche et structurante face à un contexte hostile, dans une zone délaissée, uniquement occupée par les groupes marginaux ayant nulle part ailleurs où restés, se cantonnant dans leur urbanité bricolée.
Résistance.
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