Alors que les galeries d’art privées apparaissent rapidement les unes après les autres, le manque manifeste de ressources et d’établissements culturels abordables se fait de plus en plus ressentir à St-Henri. Les résidents plus dépourvus ont l’impression d’être effacés et ne reconnaissent plus leur voisinage. Face aux changements qui s’opèrent dans un quartier en proie de devenir le nouveau plateau, comment est-ce que le projet d’architecture serait en mesure de réaffirmer l’identité des habitants de St-Henri à travers un bâtiment à vocation culturelle? Le projet propose de réhabiliter un bâtiment d’importance patrimoniale et collective pour le secteur, soit l’ancienne bibliothèque Notre-Dame, jadis la caserne #24. Ici, la forte présence de l’art de rue devient le motif principal du programme proposé. Ce nouvel espace auto-géré comporte des ateliers, des espaces d’exposition et des espaces de réunion et de travail collaboratif ainsi qu’un café. En oeuvrant avec un bâtiment existant, nous avons l’occasion d’offrir une partie de ces murs aux artistes et à la communauté. Un système d’échafaudage vient englober une partie du volume arrière de l’ancienne caserne pour rendre accessible le travail des artistes sur ces nouveaux murs légaux. La structure se prolonge et donne lieu à une extension qui se projette vers l’intérieur du lot. Parmi ce quadrillage tridimensionnel, une soustraction s’effectue aux endroits où se retrouvent les boîtes contenant les salles d’exposition et de représentation. Ce centre d’art populaire devient ainsi un lieu d’appartenance qui engage les usagers à se former, à créer et à échanger pour ainsi se définir et s’épanouir. L’architecture est utilisée au service des gens de la communauté et leur offre une vitrine pour s’exprimer et s’exposer. Ce projet se place ainsi au sein de la juxtaposition entre l’ancien et le contemporain et le passé et l’avenir des citoyens où le bâtiment devient, au-delà d’une simple maison de la culture, plutôt une maison pour le quartier!