L’habitat transitoire est une étape inévitable dans le parcours d’une personne qui quitte son pays et qui se déplace dans un nouvel environnement. Quand un individu fuit son pays, il quitte un chez-soi, un repère. On a souvent tendance à feuilleter sur le sujet des réfugiés et à imaginer les tentes, les espaces isolés, etc. Et pareillement dans les pays développés, l’État cherche habituellement à loger les nouveaux arrivants dans des bâtiments dépourvus d’identité, d’intimité et de possibilité d’appropriation de l’espace. L’alternative proposée, dans le projet situé au 12225 Sœurs de la Providence, est celle d’un habitat transitoire où l’individu s’offre le potentiel de s’approprier son espace et peut, selon diverses compositions, représenter d’une certaine manière son habitat d’origine. L’usager de cette étude est le réfugié qui vient s’installer à Montréal et qui n’est pas prêt à intégrer le marché de travail et la vie sociale suite à une catastrophe vécue. L’idée présentée du parcours d’un réfugié (origine – transition – lieu permanent), se conceptualise avec une rampe qui garde la continuité entre l’extérieur public de la rue Grenet et l’intérieur figé du nœud social, et elle se poursuit vers l’extérieur privé du jardin. Cette même rampe établit la limite entre l’espace privé des unités d’habitation et l’espace de socialisation. Pour les unités d’habitation, on propose vingt appartements de superficies différentes : des logements pour 1 à 2 individus, 2 à 3, 4 à 6 et un logement de 7 individus et plus pour les grandes familles. Les logements sont aménagés avec un rectangle central dans lequel se plient des cloisons amovibles que l’usager maîtrise pour créer son espace. D’un autre côté, et pour encourager l’intégration des habitants et le contact avec les voisins, l’espace de socialisation dispose de multiples fonctions comme un grand espace de regroupement, une cuisine commune, des salles de consultation, un auditorium pour les formations et enfin un jardin intérieur/extérieur pour la production agricole.
sécurité – appropriation – confort – communauté – culture – identité - espace commun - intimité - modulable
L'immeuble a été construit en 1975 et a été vendu par les Sœurs de la Providence à la Ville de Montréal en 2017. Dans le bâtiment se trouve une chapelle aménagé et décoré par l'artiste et sculpteur Charles Daudelin.
rencontre (noeud social) - transition - retrait (unités d'habitations) habitat d'origine - transition (stabilité) - habitat permanent
axonométrie conceptuelle qui montre le parcours de la ligne dans l'espace
parcours public, ouvert - parcours privé, intime - parcours privé, ouvert