Au courant des années 1990, la Ville de Montréal prend un virage touristique et culturel pour la Petite Italie afin de contrer la dévitalisation que subissent les rues commerciales. Aujourd’hui, le quartier de la Petite Italie est à la confluence de quartiers multiculturels, où les changements démographiques se répercutent graduellement dans l’offre commerciale des trois grands pôles qui la composent. C’est pourquoi la Société de développement commercial Petite Italie-Marché Jean-Talon a amorcé une réflexion sur l’identité et l’avenir du territoire, et a notamment fait appel au Groupe BC2 afin de rédiger une démarche de planification stratégique à l’automne 2017. Suivant cette démarche, mon projet pivote autour d’une problématique complexe, affectant la situation commerciale ainsi que la mobilité : le manque de complémentarité entre le marché Jean-Talon et les rues commerciales de la Petite Italie. Si le marché est dirigé par la Corporation des Marchés Publics, les commerces de la Petite Italie sont toutefois sous la responsabilité de la Société de développement commercial locale. Les frontières d’action de ces deux ensembles sont souvent conflictuelles. De ce constat, je propose ainsi d’intervenir sur trois plans distincts offrant des interventions d’aménagement et des stratégies permettant d’établir une véritable vitalité commerciale, tout en proposant une adaptation du concept de l’identité italienne aux réalités d’aujourd’hui. D’abord, les interventions spatiales servent à sécuriser les liens pour la mobilité active, de façon à encourager les déplacements entre les pôles commerciaux. Le visiteur sera ainsi guidé à travers un parcours de découvertes du quartier et de ses institutions commerciales, toutes origines confondues. Ensuite, sur le plan social, l’ajout de lieux publics sur les axes ciblés multipliera les occasions d’échange entre les visiteurs, les commerçants et les résidents. Le parcours rassemble ces lieux de rencontres en plus de préserver l’identité italienne grâce au patrimoine bâti. Finalement, sur le plan politique, ces interventions nécessitent en amont une gouvernance clarifiée et juste du territoire. Les acteurs clés doivent coordonner leurs actions et leurs projets afin d’établir les grandes orientations du territoire et la vision commune qui permettra d’arrimer le marché à son contexte territorial et culturel.