La population entretient toujours l’idée générale que les grands projets d’infrastructure de transport collectif au Québec prennent énormément de temps avant de se concrétiser. Par contre, les grands projets ne sortent pas de terre par magie. Tout d’abord, les municipalités doivent faire une demande de financement auprès du gouvernement du Québec et ils doivent espérer que la volonté du gouvernement soit présente. Pour cela, il faut que l’économie roule à plein régime puisqu’à la fin du 20e siècle, le transport en commun n’était pas la priorité dans les projets des administrations provinciales. À cette époque, les autorités municipales devaient avoir un poids politique fort pour que leur projet puisse se concrétiser comme Jean Drapeau avec la construction du métro. Aussi, de nombreux gouvernements utilisent le transport en commun comme promesse lors des élections, mais les projets ne se concrétisent pas finalement. Le projet de prolongement de la ligne bleue fut promis par une multitude de ministres des Transports. Aujourd’hui, ça va faire près de 30 ans que l’île de Montréal n’aura pas eus de nouvelle station de métro. Aujourd’hui, depuis juin 2017, dans le cadre d’une réforme du transport collectif dans la région de Montréal, une nouvelle entité soit «ARTM, l’Agence régionale de transport métropolitain» est responsable de la planification, de l’organisation et le financement. C’est dans le but d’offrir une vision intégrée de la planification dans la grande région de Montréal et non, morcelée du territoire. De plus, l’intérêt pour le transport en commun des différents paliers est énorme et c’est le bon moment pour profiter de cet engouement. C’est dans ce contexte que ce projet vise à explorer la complexité de la gouvernance du transport en commun dans le temps et l’espace pour de grands projets d’infrastructure à travers 3 enjeux : la volonté politique, l’efficacité des organismes de gouvernance de transport et la lourdeur des paliers administratifs. Dans chacun de ces enjeux, de nombreuses problématiques sont survenues, ce qui a pu ralentir considérablement les investissements en transport en commun à travers les années. À titre d’exemple d’ailleurs au Canada, des solutions pourront en ressortir et donner la marche à suivre pour la gouvernance du transport au Québec.
Chaque municipalité espère que son projet se concrétise, mais celui ayant un poids politique important pour le gouvernement du Québec a le plus de chance de voir son projet se concrétiser. La volonté politique du gouvernement provincial doit y être, mais aussi le financement. Le transport en commun est l’une des promesses phares des politiciens, mais la concrétisation se fait rarement.
L'efficacité d’un organisme de transport est renforcée par son leadership dans les grands projets d’infrastructure. Il y a la présence d’un organisme de transport, mais le gouvernement impose ses projets. Alors, la planification de la grande région de Montréal se fait à la pièce. Il y a une nouvelle agence de transport, l’ARTM qui est l’entité responsable de la planification, mais deviendra-t-elle uniquement une instance exécutoire du gouvernement comme ses prédecesseurs ?
Les municipalités font leur projet seules sans vision d’ensemble avec les autres villes de la région de Montréal. Dans les projets, la lourdeur des paliers administratifs peut représenter un défi de taille pour la livraison d’un projet. Par exemple, le SRB Pie-IX est un service d’autobus qui va permettre de relier le sud et le nord de l’île de Montréal dans l’est de la ville. Il a été annoncé en 2009 et l’ouverture est uniquement prévue en 2021.
- Imposition, dans une loi, de l’obligation de produire un plan régional - Inclusion d’un plan qui inclut une vision d’ensemble pour le territoire - Obligation d’un travail de concertation - Révision ou une mise à jour complète du plan aux 5 ans - Planification des futurs projets et obligation des municipalités et du gouvernement de suivre ce plan - Établissement d’un système de financement autonome mis en place pour la réalisation des projets