L’adolescence est une période marquée par des changements à la recherche d’autonomie qui se reflètent dans leur mobilité. L’objectif de ce projet terminal est de mieux comprendre la manière dont les adolescents d’aujourd’hui se déplacent dans la ville et les lieux qu’ils fréquentent. Nous cherchons aussi à comprendre les différences de mobilité entre le primaire et le secondaire. Cette étude permet de mieux informer les interventions en urbanisme qui pourraient avoir un impact sur la mobilité des adolescents, notamment celles qui concernent le déploiement du réseau scolaire. Il est pertinent de se questionner sur la mobilité adolescente, puisqu'il y a peu d’informations disponibles sur ce sujet dans un contexte métropolitain et caractérisé par une forte indépendance. La plupart des études réalisées au Québec aborde la mobilité des jeunes dans un contexte d’étalement des activités sur le territoire.
Ce travail a été réalisé dans le cadre du projet SEUR de l’Université de Montréal qui vise à sensibiliser les jeunes aux études universitaires et à la recherche. La sensibilisation aux études universitaires et à la recherche se fait au moyen d’ateliers animés par des étudiants universitaires. Notre participation dans ce projet nous a donné l’opportunité d’entrée en contact avec des élèves de 4e et 5e année du secondaire de l’école Père-Marquette située dans l’arrondissement Rosemont-La Petite- Patrie, à Montréal. Plus précisément, il eut l'animation d’ateliers de réflexions portant sur différents enjeux de l’urbanisme, pendant le mois de décembre 2017.
En ayant l’opportunité de participer au projet SEUR, deux ateliers sur leur mobilité ont été animés auprès de deux groupes totalisant 35 adolescents. Les résultats attendus de ces ateliers étaient de portée qualitative, considérant l’échantillon et le type d’activités réalisées, soit les cartes mentales et l'identification des lieux de résidence. La démarche comprenait trois étapes: 1. Animation d’ateliers; 2. Analyse avec une comparaison avec les écrits; 3. Recommandation.
Les écrits montrent qu’autant l’aménagement du territoire que la perception et les habitudes des parents sont des facteurs déterminants sur la mobilité des jeunes. La dispersion des activités, l’éloignement des écoles par rapport aux lieux de résidence ainsi que la diminution des enfants dans le voisinage seraient des facteurs qui amèneraient les écoles publiques à redistribuer l’effectif et à ajuster l’offre, un phénomène identifié dans une étude réalisée par Torres (2009). C’est le cas de l’École Père-Marquette qui offre depuis 2012 un programme d’éducation intermédiaire.
Cette étude, à l’aide d’une collaboration avec des jeunes d’une école située dans un quartier central à Montréal, a permis de soulever l’importance de l’école dans l’aménagement du territoire. En ce sens, il est important de considérer les déplacements scolaires à une échelle métropolitaine et non pas uniquement à l’échelle du quartier, considérant que nos participants se déplacent d’un arrondissement à un autre pour aller à l’école. Ainsi, une collaboration entre les commissions scolaires de Montréal et l’Autorité régionale de transport métropolitaine (ARTM), nouvelle organisation qui planifie, développe et soutient le transport collectif à l’échelle métropolitaine, serait favorable afin de s’assurer de l’accessibilité des écoles et de garantir une complémentarité au niveau de leurs offres en programme. La contribution des jeunes dans la planification du territoire, plus précisément dans l’offre et l’emplacement des écoles secondaires, mérite d’être valorisée, puisque sans eux, cette étude n’aurait pas été la même.