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Arpenter les saisons

Architecture de paysage
Alexandre Perron, Ariane Malo-Sauvé, Cindy Sebastiao
Parmi les rôles prépondérants que joue la présence des espaces verts en milieu urbain, on reconnaît dorénavant leur contribution à la qualité de vie, leur apport socioéconomique et les services écosystémiques rendus. C’est dans cette mouvance que le projet Arpenter les Saisons se déploie dans le parc Arthur-Therrien, soucieux de contribuer au bien-être des Verdunois et Verdunoises. Digne des grands parcs montréalais, le projet offre une riche programmation récréosportive annuelle, et ce, dans un contexte verdoyant et accueillant pour les familles. Les fondements du projet reposent sur la saisonnalité des expériences, tant paysagères que sportives. L’expérience de l’eau y domine et définit l’identité du site: du fleuve à la plage urbaine, au centre aquatique en passant par le vaste lac. Ce dernier s’inscrit en son centre et offre une nouvelle expérience paysagère en dualité avec l’énergie et le mouvement du fleuve: une grande surface calme vers laquelle les eaux de surface convergent. Sur son périmètre, la topographie module l’expérience de la promenade et favorise la libre appropriation des grandes étendues du parc. En misant sur le confort climatique des aménagements et la résilience saisonnière, on assure la vocation récréosportive vécue sur quatre saisons, ce qui permet notamment la consolidation du rôle de pôle hivernal. Dès les derniers jours de l’automne, le bassin annonce les plaisirs de l’hiver en offrant une patinoire réfrigérée d’une ampleur unique. Avec ses aménagements et ses activités, le parc se joint dorénavant à la famille des grands parcs montréalais.

En raison de sa localisation au sein de l'arrondissement, nous avons adopté un aménagement qui vise à créer une expérience paysagère forte et singulière tout en accordant le rôle prédominant de pôle hivernal au site dans lequel une annexe du centre aquatique fait office de chalet de parc. Le parc devient ainsi une véritable destination pour profiter de l’hiver confortablement en raison de principes de design inspirés de la notion de confort climatique. La terrasse représente un microclimat qui maximise le confort aussi bien estival qu’hivernal.

Le projet s’inscrit dans une culture hivernale déjà établie. Le parc marque le début de la piste de ski de fond la riveraine qui parcourt les berges du fleuve sur 21,3 km et accueille une butte de glissade. Face aux changements climatiques, l’ajout d’une patinoire réfrigérée assure la pérennité du pôle hivernal dans un contexte de redoux de plus en plus fréquents et permet d’étendre considérablement la saison de patinage.

La résilience saisonnière définit la capacité d’un environnement à s’adapter aux variations entre les saisons et les différents stades d’une même saison, un aspect essentiel pour les espaces publics montréalais. La stratégie de plantation, la disposition des assises et leur matérialité de même que la nature des installations contribuent à maintenir la fréquentation des espaces publics sur 4 saisons. Les bancs chauffés par la chaleur récupérée de la salle mécanique de la patinoire réfrigérée incarnent bien l’adaptation d’un mobilier qui contribue au confort climatique dans une optique de résilience saisonnière.

Dans l’intention d’intégrer la proposition au contexte environnant, l’implantation a été réalisée dans le respect du projet de la firme WAA en cours de réalisation. Seules quelques adaptations ont été apportées au grand geste de design dans le but de mieux connecter la rive au bâtiment du centre aquatique de Verdun. Un noeud a été conçu entre la berge du fleuve, la piste multiservice et le pavillon des loisirs du centre aquatique pour mieux arrimer les deux grands projets de l’arrondissement.