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Architecture
Gabriel Fafard
Le projet du mur habité de Saint-Henri saisit l’opportunité de la reconstruction majeure de l’échangeur autoroutier Turcot. Le projet tire avantage de la présence de l’infrastructure afin d’y ancrer ses piliers et d’y requalifier l’espace. Témoin de l’influence négative qu’a l’échangeur sur le tissu urbain, le mur habité de Saint-Henri tente de reconnecter deux quartiers, Westmount et de Saint-Henri, en réconciliant l’infrastructure avec son environnement. S’imposant sous la forme et l’usage d’un mur coupe-son habité dans sa structure, le bâtiment haut de 20 mètres absorbe et bloque une partie de la pollution engendrée par les voitures voyageant sur la chaussée asphaltée 10 mètres plus bas. Le mur permet entre autres de diminuer l’intensité sonore d’environ 20 à 30 décibels de par sa composition en laine de roche. Il empêche l’air pollué de traverser vers le quartier Saint-Henri alors que ses plantes le purifient. De plus, visuellement, le mur habité dissimule la laideur chronique émanant de l’infrastructure de béton alors que son élégante structure de bois montée de plantes fait rayonner le quartier. Du côté protégé du mur coupe-son se trouvent les résidences étudiantes et les ateliers de fabrication. Ces espaces autostructurés sont conçus à partir de l’unité de stationnement afin d’établir clairement les possibilités futures de conception sur ces espaces voués à la reconversion dans un avenir plus durable. Les étudiants de l’école des métiers du Sud-Ouest habitent les résidences tandis que les étudiants de la polyvalente de Saint-Henri gèrent et profitent des ateliers.

La carte illustre ici l’enclavement du quartier Saint-Henri causé par la présence imposante de l’infrastructure Turcot. En plus de se trouver en bordure de l’autoroute, le site du projet se trouve à proximité des arrondissements adjacents et de la polyvalente de Saint-Henri. Le projet tente de retisser certains liens du tissu urbain brisés par l’infrastructure.

Les schémas suivants expliquent l’apport de chaque composante du système du mur habité. Le mur coupe pollution / le parvis incluant les ateliers et la sandwicherie / les circulations verticales / les circulations horizontales / les résidences étudiantes / la méga structure.

La coupe longitudinale démontre ici la richesse des relations entre les espaces intérieurs et extérieurs. Ce sont les décalages latéral et longitudinal entre les résidences qui permettent à celles-ci d’être entourées de grands espaces extérieurs lumineux. L’omniprésence du vide laisse respirer les habitants et valorise leur environnement immédiat (autant extérieur qu’intérieur).

Le plan du rez-de-chaussée du mur habité se caractérise par la présence des ateliers de fabrication et de la sandwicherie; espaces gérés par les étudiants du FPT de la polyvalente de Saint-Henri. L’escalier monumental extérieur amène les gens de la rue à interragir avec les espaces d’exposition et de fabrication desquels ils peuvent admirer et profiter du résultat du travail des étudiants.

Le dessin suivant est celui d'un étage type et de ses unités. Il est intéressant d'observer les relations entre chaque espace alors que l’usager passe d’une circulation verticale à une circulation horizontale pour ensuite entrer dans l’espace jardin commun et finir dans son espace privé intérieur ou extérieur. Les deux types d’unités d’habitation se retrouvent sur tous les étages alors que l’unité commune varie de programme et de disposition selon l’étage.