Outils de partage

Architecture

Daphné Cyr

Il est maintenant grand temps de transiter vers une société qui prend en considération le bien-être des gens et de l’environnement. Le projet « Outils de partage » se veut un remède contre le système économique actuel défectueux, en repensant les usages du quotidien par l’intermédiaire des principes de la décroissance: réduction de la consommation, favorisation du partage et valorisation des savoirs. Saint-Henri est un quartier d’intérêt pour ce débat éthique où la décroissance a précédemment été subie dans les années 70 par la fermeture du canal de Lachine et des industries. Le projet est encadré par l’ancienne usine de la Dominion Textile, où les controverses au sujet des inégalités sociales ont été maintes fois ressenties pendant l’ère industrielle. Pour réduire la disparité sociale dans ce lot, le triplex montréalais conventionnel est remodelé de façon à favoriser le partage entre les occupants. Les habitations sont réunies grâce à des espaces communs, encourageant l’entraide. Chaque espace est profitable au plus grand nombre: entre membres d’une même famille, entre habitants d’un même bâtiment ou encore entre résidents d’une même communauté. Pour créer une unité, les ressources assemblées dans ces bâtiments ont pour effet de conscientiser la population à la surconsommation en offrant une plateforme de troc d’objets, de services et de connaissances. Un belvédère vient faire un point de réconciliation entre les deux esplanades. Bref, le partage est utilisé comme un outil pour résister à l’effondrement.

Les services au rez-de-chaussée sont placés de façon à créer des espaces aérés, laissant l’occupant s’y promener. Les vues sont dirigées l’une sur l’autre, reconnectant différentes les différentes étapes du processus de consommation, soit le triage des dons alimentaire, l’entreposage, la transformation dans la cuisine, la réparation d’objet ou la redistribution du bien par le centre de réemploi.

Plan type 1er étage d'une cohabitation. Une cohabitation est formée de 4 logements pour famille et de 3 logements pour personne seule dispersés sur 4 étages. Divers espaces communs viennent rassembler les occupants améliorant la vie de communauté.

Plan type 2e étage d'une cohabitation. Les demi-niveaux facilitent la montée d’étage en étage en créant des relations visuelles inattendues tout en assurant un espace privé au locataire. L’escalier se promenant aléatoirement entre deux volumes, crée un entre-deux entre l’espace privé et l’espace de circulation, encourage les découvertes et les rencontres inattendues entre les 16 résidents.

Divers services revoyant le rapport de l'humain à l'objet de consommation se retrouvent au rez-de-chaussée. Pour revoir le triplex traditionnel, un espace commun réunit les blocs en groupe de deux créant trois cohabitations dispersées sur le site.

Le lot est situé entre ces deux populations en opposition, entre le secteur résidentiel de la population locale et entre des condominiums et lofts commerciaux. Ce lot est tel un nœud qui rassemble plusieurs types de personnes et plusieurs usages. Un belvédère situé au centre vient créer un point de réconciliation.