Réinventer les soins palliatifs

Baccalauréat en Architecture

« Leap into the void », Yves Klein, 1960

Leap : Verbe, «to jump suddenly from one place to another »
Void : Nom, « a completely empty space »

Cette œuvre d’Yves Klein est la représentation que j’associe à la vie tout comme à la mort. Le concept de sauter dans le vide est présent pour tout un chacun à un moment ou à un autre de la vie ; souvent, au début d’une nouvelle étape, un nouveau défi, devant l’inconnu. Ceci demande du courage et de la résilience. Il en est de même lors d’une mauvaise nouvelle ou encore lorsque la maladie frappe ; encore une fois, on éprouve ce sentiment de tomber, où le temps s’arrête l’instant d’un moment, sans connaitre la suite. C’est de ce même courage et résilience qu’un patient et sa famille doivent faire preuve.

Ce saut de Klein ne représente pour moi ni la vie ni la mort, mais bien la liberté du corps tout comme l’esprit. C’est dans cette idéologie de « liberté » que le centre de soins palliatifs proposé prend ancrage dans le site. L’implantation du bâtiment ainsi que ses espaces sont pavillonnaires, comme dans un village où chaque patient et usager sont présents les uns pour les autres et veillent sur chacun.

La « présence » est principalement l’approche qui donne vie au village, dans le mouvement comme dans l’action de simplement être ; cela rassure, anime et souligne le temps. Toute cette expérience est inscrite dans un parcours qui unit chacun des pavillons avec l’idée d’en composer un seul et unique. C’est pourquoi l’absence de porte entre les chambres, et d’obstacle dans les aires de circulation et les espaces partagés.

« Pour moi, le sens ne précède jamais l’expérience. Je ne tiens pas à proposer au spectateur une expérience où il est subjugué par le travail parce qu’il est dépassé par l’échelle : c’est à son échelle. On peut participer, faire l’expérience de ces sculptures, s’arrêter, être dans un état d’attention ou de contemplation active en se déplaçant autour de l’objet. On a déjà dit de mes sculptures : “They are slow sculptures.” Les sculptures ne viennent pas vers nous : il faut aller vers elles, il faut en faire l’expérience, c’est une expérience temporelle, qui se déroule dans le temps qui s’adresse à tous les sens. » Roland Poulin.

Fichiers téléchargeables
Kevyn Durocher