Révéler le loose space

Maîtrise en Architecture

La lisière ferroviaire dans Saint-Henri s’étalant entre la rue Notre-Dame et Saint-Ambroise présente un moment d’une particulière intensité paysagère et d’une grande ouverture. Son empreinte complexe et son statut de fond de cour la rendent peu convoitée par les spéculations foncières. Les entrepôts du Grand Trunk occupaient autrefois ce site ; le retrait graduel des rails et des activités industrielles en fait aujourd’hui un territoire anthropique et délaissé.

Mon projet thèse explore les qualités de loose space, interrogeant comment ces qualités peuvent être maintenues par des interventions architecturales renforçant l’espace public.

De quelle manière l’intervention in situ peut-elle soutenir l’écologie environnementale et sociale, notamment la récupération et l’inclusion ?

Le travail d’inventaire du site a été pour moi très révélateur. Le site comporte des traits de paysages végétalisés comme de friche industrielle. C’est un très large terrain vague sans usage, sans programme et libre. Le caractère en retrait de ce lieu suscite la découverte. D’un autre côté, c’est un site indéfini et ouvert. La nostalgie qu’engendre la friche industrielle s’apparente à la ruine et à son expérience de la perte. Le terrain vague offre à la fois la mémoire (passé) et l’imaginaire (futur).

Accepter le paysage délaissé. Accepter l’altérité et la marge. Accepter la ruine industrielle et le déclin. Accepter la perte d’énergie, la décroissance et l’improductif.

Projet thèse réalisé au sein de l’unité thématique « Lisière et médiation » dirigé par les professeurs Irena Latek, Fannie Duguay-Lefebvre et Alain Carle.

Sarah Côté Bessette