L’apparition des véhicules motorisés au tournant du 20e siècle a induit une révolution de la mobilité personnelle qui a façonné la vie urbaine pendant plus d’un siècle. Les villes ont été conçues en fonction des déplacements automobiles, s’étalant toujours plus loin, sans égard aux impacts environnementaux et sociétaux. Aujourd’hui, à l’aube de la crise climatique, une nouvelle révolution de la mobilité est annoncée par l’avènement des véhicules autonomes et de la mobilité comme un service.
Une conduite automatisée promet une réduction radicale du nombre d’accidents (dont 94 % sont causés par l’erreur humaine), mais aussi une plus grande efficacité des déplacements, réduisant ainsi la congestion et la pollution. La mobilité comme un service permettrait de réduire considérablement la taille du parc automobile et les besoins en stationnement de plus de 70 %.
L’impact de ce changement de paradigme s’annonce draconien et il importe à l’architecte paysagiste de considérer les impacts paysagers de ce changement afin de créer des milieux de vie de meilleure qualité et plus soucieux de l’environnement.
Le Technoparc de Montréal dans l’arrondissement Saint-Laurent est un parc industriel de hautes technologies développé selon un modèle traditionnel comportant de vastes zones minéralisées. Situé au sein d’un écoterritoire recelant une importante biodiversité (l’écoterritoire de la coulée verte du ruisseau Bertrand), son développement continu met en péril la pérennité de milieu naturel. La situation du Technoparc en fait donc une étude de cas intéressante sur les impacts paysagers de cette nouvelle mobilité et sur la mise à profit du milieu naturel qui l’entoure.