Nos adolescents vivent dans une hiérarchie sociale tellement forte qu’elle mène à l’immobilité sociale et à l’isolement. En effet, les jeunes rejetés dans le milieu scolaire n’ont pas de possibilité d’augmenter leur valeur sociale, à cause du manque d’interactions hors du monde scolaire avec leurs pairs, ou avec des adultes qui ne font pas figure d’autorité. Les maisons des jeunes tentent de pallier ce besoin, mais en 2014, seulement 185 maisons desservaient le territoire du Québec, alors que l’on compte 1010 établissements scolaires accueillant des adolescents (11-18 ans). Dans Mercier-Ouest, où s’implante le projet, la maison des jeunes représente 2 % de la superficie du premier étage de l’école secondaire Édouard-Montpetit. Cette école a le plus haut taux de décrochage, soit 32,6 %, comparativement à 20,8 % sur le reste de l’île de Montréal, accentuant le risque d’isolement chez les adolescents.
Le projet vise à offrir aux jeunes un lieu d’interaction complémentaire à l’école, qui permettrait d’apprendre, d’échanger et d’être soutenu. Le travail manuel et le développement actif de la créativité sont deux sphères négligées dans le cursus scolaire. Le projet mise sur ce manque et se veut un catalyseur d’activités humaines. Complémentaire au milieu scolaire, le Village créatif est un ensemble d’ateliers communautaires et locatifs auxquels s’agencent des zones de soutien, de loisirs et d’échanges. Une place d’interactions, se transformant en zone d’exposition et de marché public, relie les ateliers. Le village pourra accueillir une variété d’artistes pour des durées indéterminées qui le feront évoluer et grandir.