L’architecture religieuse a joué un rôle décisif dans le caractère de nos villes. Toutefois, avec la diminution du nombre de fidèles et la fermeture chaque année de congrégations, que faire de ces architectures ? Y a-t-il une place dans le futur pour le passé ? Le site du projet, soit le cloître des Carmélites de Montréal, subit également ce phénomène et dans quelques années sera vacant. Le programme établi est un milieu de vie protégé pour personnes atteintes d’alzheimer. Le terrain des Carmélites, grâce à son mur d’enceinte, est idéal pour servir de base structurante au développement d’une architecture de guérison. Plus spécifiquement, le programme est divisé en trois parties, soit le milieu de vie prothétique, l’espace employé et les bureaux de la Société Alzheimer. Le monastère quant à lui servira de microcosme pour les résidents du centre, la ville dans son enceinte. Avec ses nouvelles fonctions comme épicerie, café, cuisine commune, salle d’art, etc., il sera le pôle commun entre les résidents et les gens de la ville, contrant l’isolement social, tout en restant un lieu protégé.
Le milieu de vie prothétique est réfléchi pour les besoins particuliers des résidents atteints d’alzheimer par rapport à leur propension à l’errance, les laissant déambuler à leur guise, se perdre et se retrouver. De plus, des éléments de Corten servent de repère clair aux patients ayant de plus en plus de difficulté à distinguer leur environnement. Un retour au jardin utilitaire, qui était depuis des années un jardin contemplatif à l’abandon, est effectué, pour créer de l’activité dans le jardin ainsi qu’éveiller les sens des résidents grâce à une nature en constante évolution.