Populaires et appelés palaces durant les années folles, les cinémas n’ont cessé de voir leur fréquentation diminuer depuis la fin des guerres. Afin de ramener le public dans les salles, les cinémas ont adopté une vocation durement commerciale : ils sont décentralisés des usagers, repoussés en périphérie des villes et n’entretiennent aucun dialogue avec les conditions de leurs environnements social, urbanistique et bâti. Le projet repose alors sur le principe des années 1920, à l’apogée des cinémas, qu’une sortie au palace, c’est une expérience sociale qui n’est pas d’aller voir un film, mais de passer une soirée dans un lieu sophistiqué que la royauté ne dédaignerait pas.
Situé dans le théâtre l’Olympia, Cinéma Atelier 10-04 n’est pas tout à fait un cinéma, bien que quatre salles de projection y seraient aménagées lors d’une seconde phase plus complexe du projet : c’est un lieu où le public est amené à découvrir des courts et longs métrages québécois et étrangers et où le traditionnel popcorn est remplacé par une sélection de produits du Québec, le tout dans une formule d’ateliers animés : discussions de groupe, visionnement d’extraits de films, dégustations et découverte de produits locaux. Un service de bar est mis à disposition pour faire découvrir les produits alcoolisés québécois.
Les sous-espaces sont distribués autour d’une aire de circulation linéaire. Leur traitement s’inspire des Boules roses de l’architecte de paysage Claude Cormier, iconiques du Village, et des 150 saules pleureurs qui les accompagnent. Tout comme la rue Sainte-Catherine, cette séquence devient un passage inévitable. Les clients se regroupent autour de deux comptoirs circulaires où se tiennent les activités reliées d’un côté au contenu cinématographique présenté et de l’autre à l’offre alimentaire en vigueur.