Carl Thibault est tombé en architecture un peu par hasard. Il s’intéresse aux diverses intersections entre l’architecture et les autres disciplines et il aimerait éventuellement poursuivre des études au 3e cycle après avoir pris le temps de respirer un peu.
Les Îles-de-la-Madeleine subiront des changements inévitables en ce début de XXIe siècle, à l’ère des changements climatiques. Face à l’augmentation du niveau de la mer et de l’accroissement marqué de l’érosion de ses berges, la topologie même de l’archipel sera reconfigurée. Passant d’un ensemble continu provoqué dans les 1950 par la mise en œuvre de la route 199 reliant l’archipel du sud au nord, les îles se dirigent en quelque sorte vers leur fragmentation originelle et jusqu’à une disparition complète à long terme.
Une stratégie de réaménagement des infrastructures portuaires des Îles-de-la-Madeleine (s‘opérant en plusieurs étapes correspondant à l’évolution morphologique des îles) est proposée pour articuler la transition entre les îles d’aujourd’hui et celles du futur.
Un réseau alternatif à la route 199 est ainsi érigé autour de marchés publics dont les fonctions seront évolutives: pouvant aujourd’hui soutenir les activités touristiques des Îles-de-la-Madeleine par la mise en valeur de ses divers secteurs d’activité, les marchés atteindront ensuite un rôle structurant dans la logistique de gestion et de distribution des ressources à travers le réseau par l’augmentation de ses capacités.
Les marchés pourront appuyer la radicalisation et l’invention de certaines identités insulaires relatives au nouvel agencement de facteurs géographiques produit par la fragmentation des îles. Ces diverses identités deviennent ainsi la base pour l’artificialisation future de l’archipel autour d’un réseau d’économies complémentaires.
Le projet propose l’examen des nouvelles dynamiques environnementales causées par les changements climatiques dans la conception de nos environnements construits : de l’adaptation jusqu’à l’artificialisation, utilisant la surface variable de l’eau comme infrastructure de transport et comme agent de redéfinition programmatique.