Mon champ d’intérêt porte sur l’espace public. En tant qu’architecte, je compte promouvoir l’implication des professionnels de l’aménagement en amont du projet public et de favoriser l’engagement citoyen dans ce processus. Je désire également dédier une partie de ma pratique au projet manifeste, manière de stimuler la collaboration horizontale entre les collègues et de concrétiser la portée politique du projet architectural.
Le projet est un centre de création cinématographique + cinémathèque qui s’implante dans une marge post-industrielle située sur la rue de Bellechasse dans la Petite Patrie, à Montréal. Le projet répond à deux problématiques: la dévalorisation du cinéma public canadien et la rupture de la ville par ses marges internes.
S’inspirant de la vision idéaliste de l’ONF d’antan, le centre de création cinématographique rassemble sous son toit documentaire, fiction et animation dans le but de décloisonner les genres et favoriser les échanges. Il tente donc de créer un lieu de co-création accessible tant aux professionnels du milieu qu’au public par le biais d’événements et de collaborations. Avec un accent mis sur la production marginale, le projet se veut un espace de représentation de nos grands et petits gestes, tant quotidiens, ludiques que politiques et réflexifs.
Dans une optique de renovatio urbis, le projet vise à réinvestir les espaces en marge dans le but de retisser la ville avec elle-même. Bien que le mandat du projet se limite à son îlot, il tend à donner l’exemple pour les projets futurs. Comme les lisières agroforestières qui sont les lieux présentant la plus grande variété d’espèces végétales parce qu’elles sont à la frontière entre deux systèmes, les marges urbaines ont également le potentiel d’être des lieux d’altérité qui réunissent diverses populations. En effet, avec les ateliers d’artistes, les start-ups, la bibliothèque Marc-Favreau, Ubisoft, les multiples ateliers, les salles de spectacles et bientôt, le nouveau campus universitaire d’Outremont, le contexte est en pleine effervescence culturelle.
Ainsi, le centre de création cinématographique propose de réintégrer une production dans un quartier marqué par l’ère industrielle et d’y créer un espace public à l’image de la diversité de son contexte.