Mikaèle Fol, Finissante M.Arch. Bacc. Arch. Udem.
Je considère que le jeu fait partie de la vie. Il m’habite et je le vois partout autour de moi.
En Amérique du Nord, les terrains de jeu sont des espaces aliens, souvent placés dans les cours d’écoles ou à côté des infrastructures de sport. Ils semblent être posés sur les terrains résiduels et laissés pour compte dans l’organisation de la ville, ou juxtaposés à des programmes qui les rendent utilitaires, accessoires. Pourtant, en partant de l’idée que le jeu est non seulement un outil de sociabilisation crucial dans le comportement humain, mais aussi un facteur inhérent de tout apprentissage, il semble logique de le considérer comme un élément qui façonne notre mode d’habiter. La prémisse du projet est d’utiliser le terrain de jeu comme liant social dans un secteur historiquement pauvre où la réalité économique est en redéfinition. Il est un lieu iconique de l’imaginaire qui touche au cercle élargi de la famille.
La rue Island est le dernier accès qui relie encore la zone résidentielle au canal. Construire le terrain de jeu sur la friche qui est actuellement son extrémité nord assurerait que le terrain reste public, non-construit et que les résidents du secteur puissent continuer à profiter d’un accès à l’eau.
Le système proposé est tactile et place les joueurs au milieu des rythmes, des textures, et de la matière de la ville. Il est une immersion dans un imaginaire hétérotopique, où le rapport du corps à l’espace est mis de l’avant. Ainsi le terrain de jeu est autant une expérience spatiale que sociale. Il permet d’habiter son environnement et sa ville de manière créative, il appelle à l’interprétation et à l’imagination de l’usager.