Aliments itinérants vers le frigo de la bienveillance

Maîtrise en Architecture

Entre la ferme et l’assiette, les aliments parcourent plus de 2000 km, avec pour résultat un coût environnemental énorme. En plus d’épuiser les ressources de la planète, ces déplacements entrainent un accès inéquitable à l’alimentation. Face à l’urbanisation de nos villes, nous devrons prendre conscience un jour ou l’autre que « le béton ne se mange pas ». Ainsi, il est grand temps de comprendre l’importance d’assurer la sécurité alimentaire dans nos quartiers et de réduire le gaspillage alimentaire. Par conséquent, les aliments qui ne respectent pas les normes de « perfection » promues par la société se retrouvent eux aussi « itinérants », rejetés, en marge de la société et isolés. Pourquoi ne pas se servir du gaspillage pour nourrir les gens dans le besoin ?

Le temps est venu de renouveler la pratique de l’architecture moderne et de proposer des solutions à l’insécurité alimentaire où l’entraide devient un vecteur de développement et où les citoyens se rassemblent afin de transformer leur environnement autour d’un projet commun.

Le projet propose une solution de rechange au système alimentaire dominant industrialisé, encourageant un mode d’approvisionnement local, et non traditionnel, en misant sur la récolte « d’aliments itinérants » vers une seconde vie, où l’engagement social des personnes en situation d’itinérance contribue à la réduction du gaspillage par la réorientation des aliments itinérants. Comme dans la pratique des déchétariens, qui consiste à collecter les aliments encore consommables dans les conteneurs des épiceries à grande surface, les aliments sont recueillis puis triés afin d’être transformés à travers différents procédés tels que la déshydratation, la fermentation et le scellage sous vide.

Alexandra Gladu-Duguay