Montréal est une mosaïque multiculturelle ; plus du tiers de sa population est issue de l’immigration. À Mercier-Ouest, quartier vulnérable de notre ville, l’insuffisance des services et la réalité de ses secteurs enclavés ne facilitent pas l’intégration des immigrants qui y habitent. Pour les jeunes issus de l’immigration représentant une bonne part de la jeunesse du quartier, cette intégration est d’autant plus difficile étant donné qu’ils se « construisent » encore en tant qu’individus et vivent un dépaysement. La langue française constitue aussi une barrière sociale importante. Ces enfants et adolescents, très enclins à s’isoler socialement, ne sont que rarement au cœur des réflexions et initiatives du quartier. Cet enjeu est donc le point de départ de cette réflexion. Comment le projet peut-il permettre de mieux accueillir et intégrer ces jeunes ? Est-ce que l’art comme moyen d’expression universel et comme catalyseur social peut être un intermédiaire pour découvrir, apprécier autrui et rejoindre tous ces jeunes aux cultures différentes ? Et si le projet d’architecture était le lieu d’expression artistique des jeunes mettant en lumière la richesse de leur bagage culturel, permettant à l’ensemble de la communauté de l’apprécier et créant un « espace-temps » de rencontres et d’échanges ?
Ce projet propose une réflexion sur l’accueil et l’intégration des jeunes issus de l’immigration et se veut une nouvelle vision du « vivre ensemble ». Porteuse d’une histoire et d’un bagage culturel riche, cette jeunesse voit ses préoccupations et intérêts être au centre des discussions, développe un sentiment d’appartenance au quartier et contribue à sa vie communautaire et culturelle. Ce centre socioculturel a pour but de mettre en relation ces jeunes et le reste de la communauté par l’intermédiaire de l’art, que ce soit à travers la musique, la photographie, les contes, les figures de skateboard ou encore la danse, et pourvoit un espace d’apprentissage, d’échange, d’écoute et de découverte de soi. Ce lieu émerge du sol et exprime l’ancrage des nations au sein du quartier. C’est un espace où l’étranger n’est plus un inconnu, mais une personne qu’on découvre et côtoie. C’est un parcours, « un chemin ». Le tissu de la diversité nous y unit.