Le viaduc du CN

Maîtrise en Architecture

C’est à la charnière de Griffintown et du faubourg des Récollets, le long du boulevard Robert-Bourassa, que s’étalent les bâtiments-pont du CN, une succession de six bâtiments qui soutiennent la voie ferroviaire du CN. La combinaison bâtiment-voie ferroviaire constitue une construction unique en Amérique du Nord, ce qui contribue à la valeur patrimoniale des bâtiments-pont.

En plus de créer une fracture dans le tissu urbain, le chemin ferroviaire cause différents types de nuisances, en l’occurrence sonores (avec l’activité ferroviaire et l’achalandage du boulevard), visuelles (avec la quasi-absence de couvert végétal), mais aussi toutes sortes de contaminations.

Dans le cadre du projet, l’accent est mis sur un seul bâtiment, en l’occurrence celui bordé par les rues Ottawa et William. L’approche au projet prend en compte la présence de deux échelles ; l’une de quartier, et l’autre plus réduite, qui touche au bâtiment. Au niveau de la première échelle, l’approche consiste à créer un environnement plus sécuritaire pour le piéton, par la création d’espaces publics dynamiques — comme on peut le voir à travers la requalification du terrain de la station de police en espace d’échange entre les policiers et la communauté.

À l’échelle du bâtiment, des interventions sont effectuées afin de le rendre plus viable et propice au déploiement d’éléments programmatiques ; ainsi, des perforations sont réalisées à travers le chemin ferroviaire avec l’hypothèse que des voies seront enlevées avec l’avènement du REM.

L’approche prend en compte deux dimensions, l’une urbaine du côté du boulevard Robert-Bourassa, et l’autre plus intime du côté de Griffintown.

Ainsi, du côté urbain se trouve un laboratoire de recherche axé sur la phytoremédiation et qui cherche à décontaminer in situ les eaux de ruissellement, tandis que du côté de Griffintown se déploient des espaces d’exposition pour artistes et artisans, ainsi qu’un marché qui bénéficie de la présence d’un pôle de recherche végétale, et qui répond aux besoins du quartier en alimentation saine et locale. Au deuxième étage se trouvent des ateliers d’artistes et d’artisans, mais aussi des serres et des fermes hydroponiques qui assurent une production alimentaire.

Ramy Bachar Mouslim