Le site du centre de soins palliatifs se trouve au croisement de la rue Saint-Urbain et de l’avenue Duluth, à proximité du parc Jeanne-Mance et de l’Hôtel-Dieu.
Chez le patient en soins palliatifs, l’idée de la mort devient très concrète et dérobe les derniers moments de vie. Le principe de réinvention naît ici de la volonté de contraster la condition physique statique à laquelle l’individu est soumis durant les derniers jours de vie.
En ville, les vies des gens se croisent parfois très rapidement et inconsciemment. Tout comme dans la mise en scène proposée par Alfred Hitchcock dans le film Rear window (1954), il s’agit de comprendre comment l’espace urbain peut participer à offrir différents scénarios liés aux dynamiques urbaines : lorsque le patient est confronté à des moments de solitude, l’environnement extérieur et les triplex qui entourent le site deviendraient une projection, soit une extension de la chambre. Le patient est spectateur de moments de vie quotidienne.
L’étude du tissu urbain montréalais, notamment le rapport entre le plein et le vide générant des effets de dilatation et de compression, a conduit à une implantation pavillonnaire conçue de manière à établir, à travers le site, une connexion à l’échelle du piéton entre le parc Jeanne-Mance et la rue Saint-Urbain. Afin de promouvoir le mouvement par la présence de gens, un pavillon à caractère public, soit un prolongement du café Santropol, a été ajouté au programme. Le projet trouve son identité dans le partage des limites entre l’espace public et l’espace privé. Le regard du patient en soins palliatifs permettrait, dans son intimité et s’il le souhaite, d’établir une connexion visuelle avec la ville et ce qu’elle a à offrir.