Symbole de l’essor industriel, le déploiement du réseau ferroviaire sur le territoire de Pointe-Saint-Charles et de Saint-Henri évoque un nouveau rapport au territoire. Son déploiement a permis de connecter des villes à l’échelle continentale, de développer de nouveaux modes de vie, mais a aussi engendré la fragmentation de quartiers urbains sur son passage. Le paysage de l’infrastructure, sa négociation entre les échelles spatiales et temporelles de la ville ainsi que son rôle dans la mise en scène du paysage mouvant du quotidien servent de ligne directrice pour la restructuration de la place Saint-Henri et participent à donner une nouvelle cohérence au quartier. Le projet puise dans les dynamiques du lieu existant, créant un environnement accueillant et cinétique. L’énergie du lieu, ses aspects matériels et immatériels se confondent alors que la promenade saisit parfaitement le nouvel ordre de la place. Le dispositif proposé structure le lieu, transformant ses anciennes nuisances en attractions et en déclenchant une nouvelle expérience de l’espace. Le paysage, ouvert à tout programme, est façonné par les multiples performances de l’évènement éphémère et quotidien. Les allées et venues régulières des citadins et leurs nombreuses activités rythment la vie de la place. Ce nouveau paysage substantiel devient identitaire et inclusif. L’alliance entre l’espace, le mouvement et le temps suscite un nouvel espace public plus riche et significatif. L’architecture devient ici le paysage et le paysage devient une architecture en mouvement.