Lisière Saint-Jacques : un paysage de médiation entre écologie et urbanité

Maîtrise en Design urbain

Véritable vestige naturel hérité du retrait de la mer de Champlain qui occupait avant tout le territoire de Montréal, la falaise Saint-Jacques est la dernière terrasse maritime qui n’a pas encore été transformée et urbanisée comme celle de la rue Sherbrooke. Possédant des caractéristiques biophysiques exceptionnelles, elle mérite d’être protégée et de devenir un espace emblématique de Montréal au même titre que le parc du Mont-Royal.

Cependant, la présence d’infrastructures lourdes de transport ainsi qu’une occupation commerciale et industrielle sur son pourtour facilitent la dégradation de son écosystème fragile et l’isolent des autres espaces verts montréalais. La création de l’écoterritoire en 2004 et l’aménagement prochain du parc-nature au pied de l’escarpement jettent toutefois les bases d’une volonté politique pour limiter les impacts sur la falaise Saint-Jacques et (re)créer des liens écologiques avec la ville.

Dans cette optique, le projet de design urbain ici entend non seulement poursuivre, mais également accentuer les efforts de restauration environnementale et paysagère sur le sommet de la falaise afin d’assurer la protection et la mise en valeur complète de celle-ci. Le parc urbain proposé s’inspire du concept de lisière, soit d’une zone de transition entre deux écosystèmes diamétralement opposés. Il s’agit d’un endroit dynamique dans lequel les services urbains ou naturels sont mutualisés et réciproquement bénéfiques. Cette proposition, résolument orientée vers la médiation entre l’écologie et l’urbanité, servira à la fois d’espace vert accessible à la communauté et de levier de développement pour la création de nouveaux milieux de vie complets.

Jean-Philippe Laliberté