Ce projet, qui signifie « pour tous » en latin, est le fruit d’une réflexion amorcée d’abord sur la façon d’améliorer l’expérience de l’usager afin d’intégrer cet important espace public à l’ensemble du réseau communautaire, mais aussi quant à la manière dont l’aménagement intérieur des palais de justice peut incarner et servir les intérêts de l’ensemble des modes de résolution de conflit.
Cette réflexion s’effectue alors que depuis 2015, le monde juridique connait une importante réforme législative. Celle-ci vise à rendre la justice plus accessible à tous et consiste à passer de la justice adversative traditionnelle à une justice que l’on appelle participative, permettant ainsi aux citoyens de choisir le mode de règlement le plus adapté à sa situation (négociation, médiation, procès, etc.).
Or, les palais de justice sont, encore aujourd’hui, aux prises avec des aménagements uniquement pour et à l’image d’une justice traditionnelle basée sur la confrontation, laquelle est fondamentalement opposée à la justice participative qui se veut collaborative et qui se définit comme étant «[l]'obtention d’une justice sur mesure, qui correspond aux attentes, aux besoins et aux capacités de chaque personne, et ce, par la participation pleine et entière du citoyen impliqué dans un conflit ».
Omnibus propose ainsi de revisiter l’espace servant jadis d’aire d’attente par une nouvelle esthétique plus naturelle et invitante, afin d’y créer un lieu communautaire incitatif de rencontres, d’échanges et de travail. Cet espace crée par ailleurs une importante différenciation avec celui consacré aux salles d’audience, dans lequel l’esprit de décorum et d’ordre a été maintenu en y ajoutant toutefois un rehaussement esthétique et une plus grande flexibilité.
Miville Tremblay, « La justice participative » dans Collection des habiletés 2014-2015 de l’École du Barreau : Justice participative, Cowansville (Qc), Éditions Yvon Blais, 2014 à la p.9.