J’aime à croire que ma pratique se situe à la jonction entre l’urbanisme et l’informatique : je possède maintenant une double formation dans ces domaines. Ainsi, j’arrive généralement à utiliser la géomatique à bon escient pour réaliser des analyses spatiales. Ces outils me permettent de travailler efficacement les questions de mobilité, qui m’intéressent particulièrement.
À Montréal, la congestion routière coûte annuellement environ 2 G$. La dépendance à l’automobile est un cercle vicieux dont il est difficile de se défaire collectivement.
Le péage urbain est une solution très efficace pour y parvenir. De nombreuses villes du monde l’utilisent avec succès : Londres, Stockholm, Singapour...
Je présente une réflexion sur les enjeux touchant la mise en place d’une telle mesure dans la région métropolitaine de Montréal, ainsi que certaines pistes de solutions pour y parvenir.
La caractérisation des patrons de mobilité à Montréal m’a permis de faire certains constats : la métropole est multipolaire et cette tendance va croissant, à mesure que les banlieues s’autonomisent. En conséquence, ce sont aujourd’hui 87% des gens se déplaçant en pointe du matin ont une destination autre que le centre-ville de Montréal. Ainsi, de plus en plus d’emplois sont créés dans les banlieues, souvent dans des parcs industriels, qui sont peu propices à la mobilité alternative. Ces endroits sont cependant souvent bien desservis par les chemins de fer de transport de marchandises.
Ces deux constats ont des implications logiques quant à l’implantation d’un péage métropolitain.
D’abord, il faut tarifer de la bonne façon, en implantant un péage kilométrique et non un cordon autour de l’île. Un tel dispositif pourrait réduire la congestion routière sans pour autant isoler l’île de Montréal ni l’affaiblir au profit de sa banlieue.
Ensuite, pour maintenir l’équité dans l’accès à la mobilité, il faut penser des solutions de rechange durables. Le réseau de transport collectif métropolitain doit être adapté pour desservir d’autres destinations que le centre-ville. Je propose d’utiliser les chemins de fer des parcs industriels pour connecter ces derniers aux quartiers résidentiels.