Ayant débuté mes études en architecture, j’ai toujours eu comme objectif de contribuer au changement dans mon pays d’origine, Haiti. Arrivée au Canada, inscrite en urbanisme, je ne savais pas trop de quoi il s’agissait. C’est ainsi qu’après trois ans d’études, j’ai développé un intérêt sur la manière dont les sociétés occupent leur espace et comment l’urbanisme a le pouvoir d’agencer, d’aménager cet espace en s’assurant que, premièrement, leurs besoins soient comblés; deuxièmement que leur identité soit conservée et respectée. Une connaissance aussi riche est l’outil de base de tout espace pour le rendre viable, vivable et durable.
Les changements climatiques deviennent de nos jours une préoccupation mondiale poussant les pays à porter une meilleure réflexion sur la manière d’occuper le territoire. Situées en Amérique Centrale et bordées par l’océan Atlantique et la mer des Caraïbes, les villes côtières de la République d’Haiti sont exposées aux risques d’aléas climatiques liés notamment aux agitations de la mer. C’est le cas de la ville des Cayes, Chef-lieu du département du Sud, qui a récemment subi les effets dévastateurs de l’Ouragan Matthew en 2016.
La population de Tikòk, secteur situé sur le front de mer à l’est de la ville, vit dans des conditions de précarité. Une inaccessibilité aux services de base, expose celle-ci à des intempéries portant préjudice aux vies humaines et contribue à leur vulnérabilité.
Ainsi par manque d’offres en logement ou de moyens de s’offrir un logement adéquat, les populations déplacées, due à la détérioration de la vie dans les milieux ruraux, s’installent dans la centralité des villes déjà denses, à proximité de la ressource générateur d’emploi et de revenu. À Tikòk, la ressource étant la mer, la formation d’une organisation spatiale informelle se concentre à proximité de cet endroit. Ainsi, exposée aux risques climatiques, la mauvaise adaptation sans intervention étatique, expose les habitants à un perpétuel retour à la situation de vulnérabilité initiale. J’ai donc effectué une analyse de l’évolution de la vulnérabilité, afin de proposer des solutions pouvant être prises avec la population pour assurer un non-retour vers cette situation de vulnérabilité.