Mes nombreux voyages à travers le monde ont forgé une vision critique néanmoins prospère de mon pays. Mon plus grand rêve est de voir ma ville Luanda, offrir une même qualité de vie qu’une ville comme Montréal. Je souhaite et j’espère contribuer de façon considérable au développement de l’Angola, puisque l’urbanisme peut apporter ce qu’une simple croissance économique ne peut faire seule: habitations de qualité, infrastructures, services, espaces de vie, tout ce qui impacte notre vie quotidienne et qui définit notre expérience urbaine. L’urbanisme pour moi est le garant de relations sociales et humaines saines dans notre habitat.
Après 27 ans de guerre civile qui ont assolé le pays et ses habitants, l’Angola entame ses 14 ans de paix marqués par une croissance économique. En tant 2e pays exportateur de pétrole de l’Afrique subsaharienne, la dynamique globale a pris une proportion incroyable sur l’urbain. Malheureusement, sans retombées sociales, par absence de politiques qui viseraient :
à gérer le développement informel (76% de la population angolaise vit dans des établissements informels)
à pérenniser les infrastructures et habitations déjà existantes datant l’époque coloniale
Situé au cœur de Luanda, le quartier du Catambor est un des plus anciens établissements informels. Il a fait preuve d’évolution grâce aux aspirations de sa population. Les coûts sociaux d’une démolition et d’une relocalisation seraient bien trop importants.
Parallèlement, au Zango, une ville nouvelle mise en œuvre par la politique de décentralisation, présente des menaces comme le développement de nouvelles installations informelles. Faute d’une mauvaise planification et d’assurance d’infrastructures efficaces, équité ou même de la qualité de vie. L’émergence d’une ville est conditionnée par sa prospérité.
Dans une deuxième optique l’immeuble colonial Catambor, habité par la classe moyenne éclaire l’absence totale d’entretien des infrastructures fonctionnelles à l’époque coloniale. Le Bairro Operario est un quartier ouvrier habité par la classe populaire. Planifié par les Portugais, il fut jadis le symbole d’une économie prospère et d’émergence sociale. Vu son état de dégradation, il a déjà été en partie démoli. Ces habitations représentent un patrimoine immatériel et matériel : l’histoire de sa population et de l’urbanisme luandais.