Ayant amorcé mon parcours dans le domaine de l’architecture, je me suis rapidement familiarisé avec les dynamiques caractérisant le développement immobilier à une échelle locale. Les nombreux enjeux de l’aménagement et de l’urbanisme actuels portant principalement sur le contrôle de l’étalement urbain, m’ont poussé à élargir mon champ de vision vers une étude de ces dynamiques à une échelle régionale. C’est cet intérêt envers la croissance des milieux urbains dans une perspective de développement durable qui guida mon choix de projet terminal qui portait, à l’origine, sur la concertation entre le développement immobilier et la protection du territoire agricole.
Les empiétements de l’urbanisation sur la zone agricole de Saint-Hyacinthe ont pris diverses formes à travers les époques.
Avec la spécialisation des pratiques agricoles, on assiste depuis quelques décennies au développement paradoxal d’un complexe industriel agroalimentaire qui entraîne des poussées d’urbanisation sur les terres agricoles, source même du dynamisme économique de la ville.
Le cas étudié nous montre qu’aujourd’hui, le territoire agricole n’est plus nécessairement la victime de l’urbanisation et commence à se défendre contre l’étalement urbain, tant par le biais d’une explosion de sa valeur foncière que par une conscience environnementale grandissante des instances tant gouvernementales que municipales.
Pour Saint-Hyacinthe, le défi n’est plus aujourd’hui de trouver des moyens pour mettre un terme à l’empiétement en zone agricole, mais plutôt de mettre de l’avant de nouvelles modalités de développement pouvant être appliquées aux espaces disponibles à l’intérieur des périmètres d’urbanisation dans le but de trouver réponse aux problèmes de l’étalement urbain, de la dépendance à l’automobile et du vieillissement de la population. De ce fait, la réappropriation des grands domaines mobilisables à des fins de développements immobiliers constituera la pierre angulaire de la consolidation des formes urbaines de la ville, contribuant à circonscrire à long terme l’urbanisation dans les limites de la zone blanche et prévenir les débordements urbains en territoire agricole.